"Quand, du haut de son trône aux pieds de lion, le pharaon vit s'avancer, d'un pas fier et léger, cette princesse de douze ans, celui dont le nom seul inspirait de Philae jusqu'à Héliopolis une terreur religieuse, celui dont nul être humain n'avait vu frémir la face de bronze, sentit un trouble étrange entrer dans son cœur.
Elle portait une coiffure compliquée simulant un vautour. A ses jambes musclées et fines luisaient des cercles d'agate et de cornaline ; à ces poignets, des bracelets d'hématite, d'émail, de lapis lazuli ; à ses doigts, des bagues jetaient de tels feux qu'on ne pouvait les compter, et plusieurs lourds colliers d'or pendaient de son cou mince jusqu'à ce ventre rond et lumineux comme la Lune." *
L'épouse koushite de Kamose :
La dame Maket enterrée à Illahoun
(alias Makéda princesse de Saba-Méroé)
"Or Miriam et Aaron se mirent à parler contre Moïse à cause de la femme koushite qu’il avait prise,
car c’est une femme koushite qu’il avait prise." Nombres 12 : 1
Le plus ancien de ces sarcophages contenait la momie d'une femme qui portait le nom de Maket. Elle avait auprès d'elle plusieurs bagues en or portant son nom avec différentes graphies et son titre de "maîtresse de maison". Son sarcophage avait la particularité d'être accompagné de paniers de fibres tressées de facture nubienne. La datation de ce tombeau de famille est encore actuellement controversée, mais compte-tenu qu'il est apparu que la ville était toujours occupée au début de la 18e dynastie, il ne serait pas impossible que Maket, sa première occupante, ait vécu aux alentours de 1550 avant J.C.
Par ailleurs, on peut remarquer, que le nom de Maket rappelle le nom de la reine de Saba nommée Makéda dans la tradition éthiopienne.
La Bible (Nombres 12, 1) mentionne que Moïse avait épousé une Koushite sans autre précision à son sujet, tandis que Flavius Josèphe rappelle dans son « Antiquité des Juifs” (II, 10) que Moïse avait épousé la fille du roi de Méroé, ville autrefois appelée Saba.
Eusèbe de Césarée, quant à lui, (Praeparatio Evangelica, IX: 27) appelle Merris la mère adoptive de Moïse que le péril du moment ne lui avait pas permis d'aller enterrer en Nubie. Il l'aurait alors inhumée en Egypte à un endroit qui fut plus tard appelé Méroé en souvenir du pays d'origine de la défunte. Il y a sans doute là une confusion avec l’épouse de Moïse, car ne voit pas pourquoi la mère de Moïse qui était reine d'Egypte aurait dû avoir sa sépulture en Nubie.
Or, le nom de Merris nous rappelle celui du Lac Moeris (aujourd'hui Lac Karoun) à l’ouest de l'oasis du Fayoum. Ce nom perpétué jusqu'à l'époque grecque serait donc dû à la proximité de la tombe d’une princesse originaire de Méroé. On peut aussi remarquer que les deux noms ont à peu près la même signification en égyptien : Moeris = Mer our "le grand lac" et Fayoum = Pa-youm "la mer" (c’est-à-dire le Lac Karoun qui était bien plus étendu qu’aujourd’hui dans l’antiquité).
"Je veux qu'une ville soit construite ici, leur dit-elle. Elle se nommera Saba, et je veux qu'il n'y en ait pas de plus belle dans l'univers. Je veux qu'au centre s’élève trois palais en arc de cercle, dont chacun puisse contenir cinquante mille personnes, et je veux qu'au centre de cette triple circonférence monte, jusque dans les nuages, un quatrième palais qui sera ma demeure. Je veux qu'il y ait partout des jardins pleins d'espèces végétales diverses et d'animaux rares. Je veux que, dans ces jardins, coulent des rivières parfumées, que des lacs s'y étalent avec des îles de fleurs, et qu'il en jaillisse des jets d'eaux colorés." *